Audio:
Il est curieux que la formation pour flûte et alto n'ait pas davantage attiré les compositeurs. En effet, ces deux instruments peuvent s'opposer de part leurs timbres, ou au contraire se rassembler entre le grave de la flûte et le medium et l'aigu de l'alto, permettant presque d'évoquer un instrument unique.
L'œuvre appartient à la série de mes « Exils » (Fragment d'exil, Exils élégiaques, Chants d'exils…). Il s'agit ici avant tout de l'exil intérieur, ce repliement que nous rencontrons parfois dans des instants mélancoliques, dans d'autres périodes où nous sommes comme détachés du monde qui nous entoure, ce qui d'ailleurs rejoint cet immense exil collectif actuel.
La pièce débute par un passage où un arpège mineur se mêle à des doubles cordes en sourdine de l'alto. La partie centrale met en lumière l'opposition que j'ai évoquée entre les deux instruments, interrompue par une reprise de l'arpège mineur au piccolo. L'œuvre se conclut par la reprise des éléments initiaux; les deux instruments se rejoignent sur un arpège en la mineur.