« Cis » a été composé durant l'été 2002 et représente un peu pour moi un hommage à Messiaen, alors disparu il y a dix ans. On y retrouve, certes stylisés, les chants d'oiseaux, les gongs et les cloches, les thèmes d'accords, un certain élan amoureux vers la divinité et aussi cette sorte de naïveté qui est inséparable des œuvres du compositeur.
L' œuvre est composée de sept brèves pièces enchaînées, qui sont toutes, comme le titre l'indique, basées sur la note do dièse, énoncée à une octave différente dans chacune des pièces. Dans chacune d'entre elles, plusieurs plans sonores s'opposent, se rejoignent ou se confondent.
Les deux premiers morceaux évoquent vraiment les chants d'oiseaux, sur des harmonies simples dans la première pièce, autour d'un intervalle de quarte augmentée dans la deuxième. La troisième pièce est entièrement dans l'extrême grave de l'instrument, alors que la quatrième énonce des harmoniques et des bribes mélodiques plaintives dans le silence. La cinquième pièce est la seule pièce «virtuose» de la partition, parsemée de trilles et de batteries; elle est suivie d'une marche funèbre où, sur la note do dièse dans le grave, s'opposent des accords parfaits et des traits fulgurants dans l'extrême-aigu de l'instrument. L'œuvre se termine dans un climat mineur très apaisé, simple mélodie qui peut évoquer, avec Messiaen, le Jolivet de « Mana », climat qui s'exprime par une tranquille et légèrement mélancolique cadence en do dièse mineur.
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