Jean-Claude Wolff

Compositeur

 

© G. Bompais


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"Une couleur d'abord. Dans des noirs, des bruns, des bleu gris, avec de temps à autre des éclats transparents de pure lumière.

Un rythme ensuite, ponctuation régulière, plutôt lente. Marche? Coups d'un bélier qui font peser la nuit à la fenêtre? Et il nous semble que

"Ce bruit mystérieux sonne comme un départ"


C'est ce même remuement, cette même cadence qu'on entend chez Tchaïkowsky ou chez Brahms, chez Mahler et les trois Viennois, funèbre mais pas seulement, sombre assurément, grave, poignante.

Cette couleur, cette pulsation, comme un deuil sans tristesse, sont le fond expressif de la musique de Jean-Claude Wolff. Chez lui, la couleur est affective, lyrique, nocturne - disons germanique.
Le dessin est précis, tendu - français. Les lignes mélodiques, les élans rythmiques (souvent complexes), le détail aussi bien que la structure elle-même, ont une clarté, une vivacité presque, qui portent une charge expressive allant parfois jusqu'à la violence. On rencontre aussi une sensualité de plus en plus évidente dans les dernières ouvres, une chaleur sonore qui est comme un approfondissement de l'expérience artistique.

Paradoxalement, il y a dans cette musique une espèce de retenue ou de pudeur, de simplicité dans l'expression, qui nous fait entendre d'autant mieux son secret, son intime déchirure. On y perçoit ce silence - ou cette absence - qui est au cour de la musique sans doute, comme elle est sans doute au cour de la littérature et de l'art en général.

Nul dogmatisme d'avant garde chez Jean-Claude WOLFF. Nul passéisme non plus. Son langage utilise atonalité, sérialisme, divers processus composition-nels. Parfois même l'ombre (la lumière?) nostalgique et sereine de la tonalité vient s'y mêler. Ne sont reniés ni l'héritage du passé ni l'exigence du présent. Il y a chez lui l'inquiétude, l'expression pleine, nécessaire - c'est à dire aussi humaine - d'un véritable artiste, en ce début du XXIe siècle."


Rory NELSON, novembre 2003